Croissance : stop aux idées reçues

Il dort mal, cela aura plus tard des conséquences sur sa taille.

FAUX. Si de nombreux enfants connaissent des troubles du sommeil, cela n'a pas d'incidence majeure sur leur taille future. Même si l'on sait que c'est la nuit que l'hypophyse sécrète davantage d'hormone de croissance.

 

Les enfants nés en altitude sont plus petits.

VRAI. Les indiens du Pérou qui vivent dans la Cordillère des Andes sont en général beaucoup plus petits que les enfants qui habitent dans les plaines. Même phénomène pour les habitants des hauts plateaux himalayens. Cette particularité serait due à la raréfaction de l'oxygène en altitude. Un élément essentiel à la croissance du foetus, puis du bébé. Mais chez nous, rares sont les femmes enceintes ou les enfants qui vivent à plus de 2000 mètres.

 

Pour grandir,il faut manger beaucoup de viande.

FAUX. La viande est une source de protéines nécessaire à la construction osseuse et musculaire. Elle apporte aussi du fer, utile à la production de globules rouges et au système immunitaire. Mais rien ne sert de forcer sur les quantités pour booster la croissance, une consommation excessive risque plutôt de solliciter inutilement ses reins. Vers l'âge de 8 mois, deux cuillères à café par jour (10 g) suffisent. De 1 à 3 ans, pas plus de 25 g. Et de 3 à 6 ans, 60 g. Sachant qu'une tranche de jambon équivaut à 50 g. Mieux vaut également alterner les sources de protéines : viande rouge, vollailles, mais aussi poisson et oeufs. 

 

Limiter les graisses évite les risques d'obésité.

FAUX. Une étude récente de l'Inserm démontre tout le contraire. Il ne faut pas restreindre les lipides avant 2 ans, car leur rôle est essentiel dans le développement de l'enfant et même pour éviter plus tard un risque de surpoids. Manger "light" dès le plus jeune âge entrainerait une résistance à la leptine, l'hormone qui régule les réserves de graisse et donne la sensation de satiété. Les lipides doivent représenter 45 à 50 % des apports énergétiques quotidiens des petits. Dès 6 mois, ajoutez à chaque repas une cuillerée à café d'huile végétale (colza, olive, tournesol, noix) dans les plats. Variez avec une noisette de beurre ou une cuillerée à café de crème fraîche. Dès 8 mois, faites lui goûter des poissons gras (saumon, maquereau ou sardine). Les acides gras essentiels, huiles et poissons gras, jouent également un rôle important dans le développement cérébral. Enfin, préférez le lait entier au lait demi-écrémé.

 

Sa pointure définit sa taille.

FAUX. Si un enfant grand a plutôt tendance à chausser grand, et vice-versa, c'est loin d'être automatique. Le rythme de croissance des pieds n'est pas celui de la taille. Jusqu'à 4 ans, la pointure des chaussures change en moyenne tous les six mois, soit à chaque fois 6,6 mm suplémentaires. La voûte plantaire n''est formée que vers 8 ans.

 

Nourri au sein ou pas, la courbe de croissance est la même.

FAUX. Les courbes du carnet de santé datent des années 60 et se réfèrent aux bébés nourris au biberon. L'OMS a établi une courbe spécifique pour les nourrisons allaités au sein, qui prennent en général moins de poids au début, mais qui rejoignent ensuite la courbe de corpulence des autres enfants vers 2 ans.

 

Un enfant adopté grandit plus vite.

VRAI. Un bon climat affectif, des conditions de vie plus sécurisantes, souvent associés à une meilleure alimentation, favorisent chez l'enfant une croissance très rapide qui vient ainsi combler un retard éventuel.

 

Les oreilles continuent de pousser à l'âge adulte.

VRAI. Les cartilages auriculaires ne sont pas soudés et continuent, bien qu'à un rythme imperceptible, leur croissance toute la vie. Ce qui explique pourquoi les viellards ont souvent de grandes oreilles.

 

Il est maigre car il régurgite ses biberons.

FAUX. Ces régurgitations à répétition perturberont tout au plus de façon passagère sa prise de poids. En revanche, d'autres troubles digestifs plus importants, telles que l'allergie aux protéines de lait de vache ou l'intolérance au gluten, peuvent l'empêcher de grossir normalement, mais sa croissance en terme de taille ne sera pas affectée. Ce qui n'est pas le cas des "laits" végétaux (soja, amande, avoine, riz...) qui sont donnés aux enfants en lieu et place du lait infantile. Ils peuvent conduire à des dénutritions sévères qui affectent durablement la croissance de l'enfant..

 

Enceinte, la vitamine D n'a pas d'effet sur les os du bébé.

VRAI. Si l'on propose généralement une supplémentation de la vitamine D au 7ème mois de grossesse, une étude britannique montre que l'on pourrait facilement s'en passer. Selon ces chercheurs, qui ont mesuré le taux de vitamine D chez 3 960 femmes enceintes, il n'y aurait pas de lien significatif entre ce taux et la densité minérale osseuse de leurs enfants à l'âge de 9 - 10 ans. En France, la Haute Autorité de Santé ne dit pas vraiment autre chose : cette supplémentation est recommandé uniquement pour les femmes enceintes qui s'exposent peu au soleil ou pour les grossesses qui se déroulent en hiver. La vitamine D, qui participe à la minéralisation osseuse, est produite principalement grâce à l'action des rayons du soleil. Pas question toutefois d'arrêter ces suppléments sans avis de votre médecin ou sage-femme.

 

En retard pour les dents, en retard pour la croissance.

FAUX. L'âge d'apparition des dents est variable d'un enfant à l'autre. Jusqu'ici, aucune étude n'a montré de corrélation entre les poussées dentaires et la taille future de l'enfant.

 

Source : Parents, juin 2013

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